lundi 25 juin 2007

Une demande spéciale : la Forêt enchantée


Je n'ai pas pris ces photos moi-même, puisque j'y figure, c'est moi qui porte le pantalon noir et le chandail vert, je crois plutôt que l'auteur en est Crocodile Dundee... en 1980. Nous étions allés à Ville-Marie, visiter « La Forêt enchantée » avec ma cousine Edith (vêtue de blanc) et son nouveau chum, Bernard, un gars fort sympathique, de St-Pamphile, Québec, qu'elle amenait dans notre région pour la première fois. Elle l'avait rencontré lors de leurs études à Trois-Rivières.

Dernièrement, l'ami Esperanza, m'avait fait une demande spéciale. J'étais ravie. Il me demandait si je n'avais pas dans ma besace quelques photos de la Forêt enchantée de Ville-Marie, au Témiscamingue. Puisqu'il a déjà habité tout près de cet endroit magnifique de notre région, j'ai pensé qu'il avait visité plusieurs fois cette curiosité de la nature, ce phénomène naturel surprenant, mais qu'il avait peut-être négligé d'en prendre des photos. Alors, ce court billet accompagné de vieux clichés, viendra, je l'espère, lui rappeler de bons souvenirs et me faire pardonner de lui avoir donné la tag littéraire à laquelle il a répondu généreusement, malgré son horaire bousculé.

Cette forêt de cèdres (thuyas de l'Est) fait maintenant partie d'un ensemble bien protégé, le Lieu historique national du Fort-Témiscamingue, où l'on peut découvrir aussi l'histoire de ce poste de traite et la présence algonquine sur les rives du lac Témiscamingue. Quand on y entre, dans cette forêt enchantée, on est saisi immédiatement d'un émerveillement qui impose le silence, le respect. Ces arbres immenses forment une voûte qui laisse à peine entrer le soleil et ces cèdres ont le tronc tordu comme s'ils avaient souffert de quelque chose, c'est vraiment étrange et fascinant comme endroit.

Crocodile Dundee est né à Ville-Marie, il y a vécu jusqu'à l'âge de 13 ans et demeure enraciné très profondément dans cette terre sur les rives de l'imposant lac Témiscamingue (en algonquin, ce mot signifie « eaux profondes ») et cette fois-là, nous avions voulu faire visiter à Bernard l'une des merveilles de notre région.

Épilogue : Ce mini voyage à quatre dans cette partie de notre région nous laisse encore des souvenirs impérissables. Bernard est finalement resté ici, s'est trouvé du travail dans son domaine d'études comme il le souhaitait. Édith et lui vivent maintenant à Val-d'Or, ils ont eu ensemble 3 enfants qui sont tous devenus adultes : l'aîné vit à Québec, la deuxième au Maroc et le troisième termine ses études à Montréal. Cette famille est très représentative d'un phénomène que nous retrouvons très souvent chez nous : quand nos enfants vont étudier à l'extérieur, ils y font leurs stages, se forment un réseau d'amis, rencontrent l'amour, trouvent leur premier emploi, etc. et ne reviennent plus qu'en visite...

Dernière heure : Je viens tout juste d'avoir des nouvelles de Bernard. Je vous transcris intégralement son message. « Ces photos me rappellent de beaux souvenirs en agréable compagnie. Je constate que nous avons un peu vieilli de corps mais pas du tout de coeur. En passant, j'apporte quelques correctifs à l'histoire de famille; l'aîné vit à Montréal, la deuxième, principalement à Montréal avec quelques séjours au Maroc, le troisième vient de terminer sa première année d'université à Sherbrooke. Amicalement, l'ex-Pamphilien.»

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Très étrange, en effet. Lorsqu'on voit des arbres, n'a-t-on pas l'impression de voir des âmes (au sens bien laïque)? Ici se tordre ou se courber de douleur...

Avec ta manière de retourner les choses, de créer des ponts vers d'autres, je croyais que tu allais nous dire que ta cousine Édith, vêtue de blanc, s'était transformée en orignale albinos et habitait une forêt enchantée aux bois bleutés, où on jouait de la harpe et croyait aux miracles.

Pourtant, il y a bien quelque rapport avec ton billet précédent car tu as l'air moins sûre de voir ta fille revenir habiter près de toi, dans votre région.

Parfois le magnifique, pratiquement supra-réel, rencontre la douleur souterraine, parfois encore, la transcende.

Zed :)

Zoreilles a dit…

Sacrée Zed! Pour l'imaginaire et la façon de faire des liens, t'es bien plus flyée que moi... Edith transformée en orignale albinos dans une forêt bleutée. Elle ne joue pas de la harpe mais elle croit assurément aux miracles, t'es p't'être pas si loin d'une certaine vérité!

Le problème des régions qui se vident à cause des enfants qui vont étudier à l'extérieur et y font leur vie ensuite me concerne socialement mais pas personnellement.

Notre fille est déménagée à quelque 10 km de chez nous, dans la même ville, mais plus proche de l'université (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, campus de Rouyn-Noranda) où elle entre en août prochain. Elle y fera son bac (en enseignement du français) pendant les 4 prochaines années et pense poursuivre ensuite vers une maîtrise tout en travaillant. Tu vois, sa volonté très profonde, c'est de vivre ici. Elle a de la chance que la formation qu'elle a choisie se donne à l'UQAT.

Notre fille a la piqûre des voyages, elle veut voir le monde, c'est très fort en elle, tout comme son sentiment d'appartenance à sa région.

Anonyme a dit…

Tu vois, il y a une mouvance de la jeunesse qui tend à revenir vers les régions.Le gros problèmes c'est souvent l'emploi.Alors il faut créer,inventer et croire très fort à son coin de pays.Moi je vois dans ma M.r.c. une volonté ferme des jeunes en politique entre autres.Il ne veulent pas tous un état centralisateur et ne l'accepte pas d'emblée.
Joce

bibconfidences a dit…

J'ai fait l'inverse, je suis partie d'Abitibi il y a maintenant 5 ans en laissant mon fils de 16 ans avec son père et ce pour un an puisqu'ensuite il s'en allait étudier à Vancouver.
Alors en frais de mère anormale...
Mais c'est étrange, je viens tout juste de terminer un petit billet sur l'indépendance des enfants et oui, cette fois, il m'est plus difficile de laisser aller...
Mais pour les liens, c'est un fait, s'ils ont été bien tissés, ils demeurent aussi tangibles malgré l'absence.
Pour le Témiscamingue c'est vrai que c'est beau, j'envisage d'y passer aussi lors de mon pélerinage.
La photo d'orignal albinos est magnifique, bravo pour la trouvaille!

Anonyme a dit…

Certains soirs frais du mois d'août, lorsque l'on regarde attentivement à travers la brume, on réussit parfois à voir le contour de certaines âmes qui errent dans la forêt enchantée... peut-être des Amérindiens ou des explorateurs téméraires...

Anonyme a dit…

En fait, je ne suis allé à la Forêt enchantée que deux fois... Aussi, au haut de la côte, à l'entrée de la forêt, il y a un petit cimetière où gisent les corps d'anciens du Fort Témiscamingue, ce qui donne encore plus de mystère à l'endroit.

J'ai aussi vu ce lieu par un matin brumeux et, effectivement, comme le mentionne Henri, on a l'impression d'y voir planer le mystère...

C'est vraiment un endroit particulier.

Merci d'en avoir parlé Zoreilles...

Anonyme a dit…

Mon père qui venait du coin ne m'a jamais parlé de cette forêt. Il aurait certainement voulu y être enterré.

Accent Grave

Anonyme a dit…

Il y a un cimetière dans cette forêt enchanté, des premiers habitants des trapeurs et commercant. Il y a aussi des symboles maçonnique et des petits monticules de pierres qui non pas encore livrés leurs secrets et aussi un cimetière indiens.

J'a apris ces choses lors d'une visite guidé en 2005. Très belle place à voir et malheureusement cette forêt commence a avoir de l'âge. Je l'avais déjà visité vers l'age de 8 ans lorsque nous avions passé un été sur les bord du petit lac Lapérière et pour moi à cette époque elle avait beaucoup impressionné l'enfant que j'étais et je n'ai jamais oublié les grandes falaises de Ville-Marie non-plus...et les têtes de poules qui volaient sous la hache de l'habitant pas loin ou ma mère allait s'approvisionner....

Aujourd'hui ça se fait en cachette dans les shops comme à St-Cannut.

Ouais !!!

Anonyme a dit…

A la tombée de la nuit, les ombres de ces grandes pattes d'insectes doivent faire venir la chair de poule.
Au petit matin, ça doit être magique.
En tous cas, c'est très étonnant et très beau.

Je viens de goo*gler pour localiser Ville-Marie. Je voyage quand je viens ici.